Metta In Action : soutien humanitaire
L'engagement de 3 associations bouddhiques françaises converge pour soutenir les œuvres humanitaires de Metta In Action (MIA) au sud de la Birmanie, grâce aux dons collectés.
Vivekārāma a choisi de manifester son engagement dans une cause incluant la recherche de parité pour soutenir l’enseignement du Dhamma par les femmes.
Le Refuge Bouddhique collecte des dons pour des monastères en France, et souhaite étendre à l’international son soutien au Dhamma.
Terre d’Éveil considère l’engagement social et la générosité comme fondamentaux pour que se manifestent dans le monde les qualités cultivées par notre pratique.
Nos 3 associations ont la chance de bénéficier des enseignements d’Ariya Ñani et lui font confiance pour l’usage utile des dons. Vous pouvez participer :
- Via la page Hello Asso dédiée à Metta In Action, gérée par l'Association Vivekārāma
- Par virement bancaire à Metta In Action (MIA), 8400 Winterthur, Switzerland. Postal account number : 60-263565-1, IBAN CH53 0900 0000 6026 3565 1, BIC (Swift) POFICHBEXXX
Soirée de présentation de Metta In Action par Ariya Ñani
Le 17 novembre à 20h30 sur Zoom
Création de Metta In Action
C’est un événement qui a déclenché la création de Metta in Action : en 2008, un ouragan a dévasté la Birmanie. 150000 personnes sont mortes, et les militaires n’ont presque rien fait. Ariya guidait alors une retraite en Australie, et une amie lui a transmis des photos. D’autres amis l’ont sollicitée pour savoir si elle connaissait une organisation en qui se fier pour aider.
Avant la retraite qu’elle guidait ensuite, Ariya avait 10 jours. Le centre Blue Mountains a aidé à rassembler les dons. Et Ariya est partie en Birmanie avec 50000€ en poche. Elle a réalisé la situation très précaire des nonnes, et la nécessité de poursuivre le soutien dans la durée. C’est ce qui a donné naissance à l’association Metta In Action.
6 membres sont au cœur de l'association : Ven. Virañani, Ariya B. Baumann, Marjo Oosterhoff, Carol Wilson, Narayan Helen Liebenson, Gregory Scharf. Chacun·e a un lien fort avec la Birmanie et avec le Dhamma. Ce soutien est une expression de gratitude, pour avoir reçu enseignements et moyens de subsistance pendant leur vie monastique.
Fonctionnement de Metta In Action
L'association gère environ 50 000€ par an, qui sont distribués à une vingtaine de monastères de 10 à 50 nonnes, à des dispensaires, à un hôpital rural et à 4 écoles monastiques, où les enfants reçoivent une éducation complètement gratuite, notamment Zaloon avec 600 élèves, Appamada avec 350 élèves, Paññasinthi avec 250 élèves).
Voici le diaporama qu'Ariya nous a présenté, où l'on peut voir des usages faits des dons.
Tous les dons arrivent en Birmanie. Ils sont distribués directement en argent liquide par l’association, donc sans “tomber dans les poches” de la junte au pouvoir.
Vous pourrez trouver le compte rendu des actions de Metta in Action en 2023 traduit en français sur le site de l'association Vivekārāma.
Situation au Myanmar (Birmanie)
La situation en Birmanie est vraiment très très précaire, très difficile pour les gens. En février 2021, il y a eu un coup d'État et la junte militaire a pris le pouvoir. Il y a toujours des combats, surtout dans les zones où vivent des minorités. Depuis des années, elles luttent contre les militaires pour avoir plus de droits et d’autonomie.
Les militaires laissent tomber des bombes sur des villages, parce qu’il y avait selon eux des combattants ou des opposants politiques. On ne peut pas savoir si c’est vrai. En Birmanie, il n’y a pas d’institution sociale pour s’occuper de ces gens qui ont tout perdu, qui ont besoin de soins médicaux, etc. Ça brise le cœur de voir combien la violence des militaires est brutale.
Il n’y a pas de combat dans l’ancienne capitale, Yangon. La vie de tous les jours y est presque normale. Mais il y a une forte inflation : les prix ont été multipliés par 2 ou 3 depuis les 3 dernières années. Pour les birmans, il devient difficile d’acheter du riz. C’est vraiment une lutte.
Ariya était en Birmanie en janvier et février 2023, et la situation n’était pas bonne. A Yangon, c’était possible de voyager ; dans les collines, avec le petit bus du monastère, il fallait faire très attention. Il y avait un moine dans le bus, ce qui a permis de passer les check points. Cette région est entre les mains des militaires, donc il n’y a plus de combats.
À proximité du village de Sayadaw, il y avait des batailles, les militaires avaient incendié le village. Beaucoup de personnes se sont réfugiées dans son monastère.
Si Ariya peut aller Birmanie en janvier prochain, les batailles seront probablement encore plus actives, parce que les armées autonomistes se sont réunies. Elle ne sait pas si elle pourra quitter Yangon et aller jusqu’au village.
Dans la société birmane, les femmes laïques peuvent faire de la politique ou être à la tête d’une entreprise. Depuis 150 ans, les nonnes peuvent faire les mêmes études que les hommes, et obtenir un Dhammacariya, l’équivalent d’un master de la philosophie bouddhiste, qui est très demandé pour enseigner en Birmanie. Les nonnes ont ainsi une très bonne connaissance du Dhamma, mais ne peuvent enseigner au moines. La position des nonnes est déterminée par le fait qu’elles ne peuvent pas être pleinement ordonnées. Les moines ont l’ordination, ils sont des Bhikkhus. Les nonnes ne sont pas Bhikkhunis : elles n’ont que 8 préceptes, et ne font pas partie de la Sangha officielle.
Les moines birmans n’acceptent pas qu’il y ait des Bhikkhuni. Cela n’existe pas en Birmanie. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas un sujet dont on parle. Même pour les nonnes birmanes, ce n’est pas quelque chose à discuter. Cette discussion n’a pas encore commencé en Birmanie. Même si une nonne birmane allait pour son ordination au Sri Lanka ou en Thaïlande, elle ne serait pas acceptée à son retour en Birmanie. Une Bhikkhuni birmane qui vivait aux Etats Unis s’est ainsi fait arrêter à l’aéroport et a été forcée à se “défroquer” (à rendre son vœu et ne plus porter la robe symbolisant son ordination).
Dans la tradition, les dons à la Sangha des moines apportent plus de mérite. Les moines font le tour d'aumône et reçoivent de la nourriture dans leur bol. Les nonnes n’ont pas le droit de faire le tour d'aumône. Elles reçoivent des graines de riz et de l’argent. Elles doivent cuisiner et ne peuvent pas adopter le précepte de ne pas toucher à l’argent.
Les gens n’ont pas assez pour eux-même, et peuvent offrir moins aux moines et aux nonnes. Les moines reçoivent moins de nourriture dans leur bol, et les nonnes moins de grain de riz et d’argent. Certaines souffrent de faim. Les nonnes ont dit “Nous arrivons à nous débrouiller, nous mangeons moins”. C’est une façon de dire “Nous n’avons pas assez à manger. Nous avons faim”.
Les nonnes et la plupart des moines ne reçoivent pas de soutien du gouvernement militaire qui se dit bouddhiste. Ils construisent des pagodes et subventionnent les quelques monastères qui soutiennent le régime.
Il y a beaucoup de monastères de nonnes en Birmanie, avec un très fort rôle social. Elles recueillent des jeunes filles, des orphelines. Une nonne racontait qu’elle a adopté une fille de quelques mois qui était abandonnée au milieu de la rue. Dans les régions proches de la Chine, avec des situations d'extrême pauvreté, des personnes chinoises viennent proposer “un travail” aux jeunes filles. Elles ne sont pas éduquées, et les familles “donnaient” leurs filles. Elles finissaient dans la prostitution. Maintenant, plutôt que de “vendre” leur filles, les familles les envoient dans les écoles monastiques pour les protéger.
Les écoles du gouvernement nécessitent des uniformes, etc. La plupart des familles peuvent y envoyer un de leurs enfants, mais pas davantage. Dans les écoles monastiques, tout est gratuit. Les uniformes, les livres, les crayons etc. Les élèves reçoivent un enseignement laïc normal, ainsi que l’enseignement du Dhamma. Ce sont des nonnes supérieures plus âgées qui dirigent le monastère.
C’est vraiment incroyable la capacité de ces femmes. Souvent Ariya se dit “J’ai beaucoup de respect pour ces nonnes. Dans les conditions dans lesquelles elles vivent, je n’aurai pas le courage d’établir une école monastique. Avec presque rien, elles arrivent à faire de grandes choses. Elles ont tellement confiance que d’une manière ou d’une autre, cela va fonctionner. C’est vraiment admirable et inspirant”.
Pour devenir nonne en Birmanie, c’est très facile, il n’y a presque pas de règle : beaucoup de jeunes filles deviennent nonnes. Des petites filles de 5 ans deviennent nonnes. Elles reçoivent une éducation complète. La seule règle est le désir de devenir nonne. Les parents n’ont pas à payer beaucoup d’argent pour qu’elles soient acceptées. C’est la générosité des nonnes d’accueillir toutes les demandes possibles. Certains monastères sont passés d’une dizaine à une cinquantaine de nonnes en quelques années. Souvent les jeunes filles restent nonnes, mais certaines “défroquent”. Elles décident qu’elles veulent entrer dans la vie laïque, et ce n’est pas un problème. Les nonnes disent qu’elles sont très contentes d’avoir pu apporter une éducation mondaine et spirituelle à ces femmes qui pourront bien se débrouiller dans le monde et dans la vertu.
Comment contribuer à cette aide humanitaire ?
En janvier 2024, Metta In Action va apporter à Yangon les dons collectés d’ici-là. Ils seront distribués pour les nonnes et les écoles monastiques. Pour les autres projets on ne peut pas prédire comment la situation sera dans deux mois. Les gens qui ont dû fuir leur village sont toujours dans des monastères. Nous allons essayer de continuer à les aider.
Dans les écoles monastiques, pour l’éducation laïque aux enfants, les nonnes paient un salaire aux institutrices. C’est souvent un souci pour les nonnes d’avoir assez d’argent pour pouvoir payer les institutrices.
Ariya a proposé que les dons collectés par Vivekarama, Le Refuge et Terre d’Éveil soient utilisés pour le salaire des institutrices.
Les dons vont bien au-delà du premier bénéficiaire. Par exemple, ce sera aussi un soutien aux familles des institutrices. Les enfants qui reçoivent un enseignement, cela leur permettra aussi d’aider ensuite d’autres personnes.
Dans chaque don, il y a un versant matériel et un versant moral : en faisant un don, on soutient aussi moralement la personne à qui le don est destiné. C’est un geste compassionnel et caritatif, qui contribue à la transmission du Dhamma.
Pour participer à la reconnaissance morale du rôle des nonnes, vous pouvez aussi leur écrire un petit message via mettainaction.ch@gmail.com (ou en commentaire ci-dessous).
Cela voudra dire qu’on ne les oublie pas, que des gens à l’ouest connaissent un peu leur situation. Ariya collectera les messages, les traduira en Birman et les transmettra aux nonnes. Ce serait un beau cadeau, un beau don pour elles.
Voici aussi les pages de soutien à l'action humanitaire de Metta in Action :
Metta
Pour clôre la soirée de présentation, Ariya a guidé quelques minutes de méditation Metta, avant de nous offrir un chant en Birman.
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